Impression 3D accessible à tous

Voila, voila,

ça fait un moment que l'impression 3D par ajout de matière me faisait de l'oeil. La possibilité de créer des objets uniques, complexes éventuellement et parfaitement fonctionnels, ne pouvait que tenter le bricomaniqaue que je suis.... on ne se refait pas!

Dans un premier temps je me suis essayé à la création de petits objets (orientés astronomie: un porte filtre puis une bidouille pour intégrer des verres de vues dans les bonnettes de mes jumelles) en faisant imprimer ça en ligne chez Sculptéo.

Le service sculptéo est excellent mais cher. Leurs impressions sont faites par fusion optique de poudre (alumide, résine etc): rendu quasi parfait, solidité excellente, rien à dire sauf que dès qu'on veut faire un objet de plus de 15g ça coûte un bras.

Alors j'ai zoné les forums et les sites genre numérique.com et me suis fait mon idée.

Des Français on monté une Sté, DAGOMA et produisent depuis peu la Discovery 200 Béta: dispo en kit pour 300€ et toute montée dans les 400€.

La Discovery permet de fabriquer à partir de PLA (plastique d'origine agricole non polluant, y compris pour l'air ambiant), en PLA souple (façon caoutchouc) voire en ABS si on lui rajoute un plateau chauffant (l'ABS pollue plus et impose de ventiler la pièce).

Alors j'ai craqué et commandé le truc: le kit de base, le tapis Buildtack "siglé Dagoma" et un rouleau de PLA de marque Polymax.

Livré en une semaine.

Colis compact et bien préparé, avec la liste des pièces.

Modes d'emploi et tutoriels en ligne.

Très cool.

Sans attendre d'avoir lu tout ce qui suit, sachez qu'après quelques semaines d'utilisation je trouve cette imprimante absolument géniale, rapport qualité prix imbattable, les objets sont vraiment impec, solides et réussis. Dagoma a fait très fort sur ce coup là, voila mon avis.

On se retrouve à la tête d'un puzzle constitué de :

• Pièces plastiques imprimées
• Moteurs pas à pas
• axes acier
• Visserie diverse (sans rabiot, faut rien perdre!)
• Enfin une carte de contrôle qui comprend une prise USB et 1 slot micro SD.

On affiche les tutoriels et le mode d'emploi pas à pas, plutôt bien fait, sur la tablette et c'est parti:

Si on respecte les étapes rien de trop compliqué. Il faut ébarber un peu les pièces plastiques livrées assez brutes en soignant particulièrement l'axe Z (voir plus loin...).

Je ne détailles pas la construction, il y a des vidéos très bien faites sur youtube.

Au montage je découvre qu'une pièce de la base plastique est un peu foirée (délaminée sur les 3 dernières couches), j'envoie un mail à Dagoma: le lendemain le gars me répond qu'il peut m'envoyer la pièce dans la journée ! Très cool.

En fait j'étais pressé, j'ai collé ça avec deux gouttes d'ARALDITE 90 secondes et ça ne bouge pas. Mais la réaction "SAV" est un argument pour acheter Français, ils ne sont pas tous (les Français) aussi corrects que Dagoma mais, quand ils le sont, le contact est assuré, rapide, facile....

Alors on passe aux tests:

Il faut comprendre le fonctionnement de l'engin.

le logiciel de préparation des objets (Cura, version spécifique Daoma) est juste parfait, fluide et très compréhensible, on peut orienter ou changer l'échelle des objets et es positionner sur le plateau.

Le log indique, selon la finition choisie (rapide / standard / fin) et le taux de remplissage des vides, la longueur de fil utilisé, le poids final et le temps de travai. Ces estimations sont très fiables.

Pour autant les premiers essais sont diversement foireux:

en haut à gauche j'ai jeté la première flaque de plastoc, conservé le médaillon un peu naze et autres bouts de plastoc avant de... tendre correctement la couroie de l'axe des X..... et sortir un bout de tube de 8mm parfait pluis un design foireux mais réalisé au poil....

Il restait bien un problème résiduel:

j'ai beau avoir vérifié au poil le paralléllsme des guides verticaux, la redescente de mon chariot Z côté droit restait erratique, d'ou des ratages répétés de l'initialisation de la première couche.

Problème résolu ... en posant un sac de boulons sur le chariot Z côté droit, puis en imprimant une pièce que j'ai chargée de plomb!

Ensuite il s'git de bien gérer la 1ère couche, ce n'est pas toujours du premier coup (on ajuste son épaisseur à la main en vissant les axes Z jusqu'à obtenir la bonne épaisseur, et il faut aller vite).

Une fois la première couche (5 passages) installée: on peut aller se coucher et laisser la bécane tourner, RAS, ça produit des choses très bien faites!

La première pièce complexe:

j'ai testé le petit robot du maker faire en poussant à l'échelle 0,8: résultat nickel en mode "fin" c'est parfait et toutes les articulations fonctionnent.

Alors je me suis dessiné et fabriqué un mandrin, pour que ma bobine PLA ne m'oblige pas à la surveiller.

Et là j'ai attqué mon premier objet utile:

Une boite pour ranger mes filtres astronomiques: il y a un clip dans chaque case qui empêche que les filtres ne tombent seuls.

Le couvercle est en train de sortir.

temps de travail: 5h00 en mode standard pour la boite et environ 2h00 pour le couvercle.

Mais... on se fout du temps que ça prend, ça bosse tout seul et la Disco est relativement discrète, pas trop bruyante!

Qui dit mieux ?

Après quelques jours, retour d'expérience.

J'ai fabriqué la boite à filtres, un support de téléphone sur le guidon de mon vélo, testé la finesse avec une roue de moto (34mm de diamètre) et là j'imprime un jeu de taquets et supports costauds pour tenir ouverts les casiers bois de mon camping car.

J'ai remarqué que des pièces étroites et longues avaient la fâcheuse tendance, après avoir bien démarré, à se décoller à l'une ou l'autre extrémité: un bout se soulève légèrement, torsion sans doute due au refroidissement Si on laisse faire on obtient au mieux une pièce naze au pire ça se décolle entièrement à mi parcours...

Solution: j'ajoute autour de mes pièces un large débord très mince (0,25mm) qui adhère au support et dont la finesse ne crée pas de tension tout en maintenant bien plaquée la forme en cours de fabrication. Depuis plus de problème.

En sortie il suffit de découper cette pellicule au raz de la pièce (ciseaux puis ébarbage soigneux) et le tour est joué.

Les taquets sont en place dans le van et sont parfaitement fonctionnels et esthétiques, rien à redire !

Alors maintenat que c'est tout bon je vais attaquer les choses sérieuses.

J'ai commandé une bobine de PLA noir et je vais attaquer la transformations de ma paire de jumelles 20X80 (totalement décolimatée et inutilisable mais avec des éléments optiques nickel):

• Une optique va devenir une lunette de suivi en lui adaptant la caméra noir et blanc
• L'autre va devenir un monoculaire utilisable comme chercheur redressé ou lunette terrestre, en lui adaptant un renvoi 90° basique que je n'utilise pas, ou en téléobjectif à zoizeaux.

La difficulté de l'affaire: fabriquer le porte oculaire de type crayford suffisament précis et rigide, de quoi m'occuper quelques temps !

Entre temps: besoin de crochets pour les sandows dans le camping car:

Capture d'écran du logiciel de préparation de l'impression, "CURA by Dagoma", et sortie en mode "rapide.

Aussitôt fabriqué, aussitôt posé: ça résiste parfaitement à un sandow bien fort tendu !

La suite est ici:

http://jmd-blogapart.over-blog.com/2015/11/une-deuxieme-vie-pour-mes-jumelles.html

Depuis:

Construit une longue vue, réparé roulette d'aspirateur, offert une dizaine de chouettes toupies et un nichoir à zoiseaux, fabriqué cercles supports pour lunette guide hors axe, pare buée isolant avec chauffage pour la lunette guide, un étui de protection pour mon laser de collimation fragile, quelques ouvre cannettes pour les potes, un nouvel adaptateur de verre correcteur pour mes jumelles.... Je crois que la Dago est amortie!

Installation du palpeur:

Ayant acquis un palpeur (modèle blanc), destiné à automatiser l'épaisseur de la 1ère couche en détectant exactement la hauteur du plateau en 5 points avant d'imprimer, j'ai eu quelques déboires. Alors profitez de l'expérience.

1) Suivre pas à pas les tutoriels de Dagoma pour flacher la carte Arduino.

2) Installer Dagoma V2 (qui n'était pas publié quand j'ai démarré les essais...

Normalement c'est censé fonctionner mais, dans mon cas rien à faire: la bécane avait bien pris en compte le palpeur à la place des fins de course mais... ne palpait qu'uen 1 point et se comportait ensuite ... comme avant, aucun effet du réglage d'offset dispo dans le dialogue de CURA V2.

Solution:

Il faut, non seulement désinstaller la version précédente de  CURA, mais aussi virer tous les bouts de fichier CURA restant dans le disque et pas supprimés par la désinstall. Ensuite seulement installer la V2.

Et là on a le printer de rêve.

Procéder par essais prudents pour le réglage d'offset, en démarrant avec une valeur positive de plus de 1mm puis en descendant doucement (on évite ainsi de pourrir le buildtack tout neuf...).

En plus BONUS: l'imprimante semble gagner très nettement en vitesse avec un résultat aussi propre.

Comments

[impressions en ligne]

L'impression 3D ne cesse de révolutionner notre monde. Merci d'avoir pu partager cette première expérience, riche en découverte mais aussi en informations utiles qui pourront aider ceux qui souhaiteraient s'investir dans le domaine de l'impression numérique 3D.

[jmd-blogapart]

C'est à ça que sert ce genre de blog. Je ne suis pas le dernier à consulter les forums, blogs etc.. quand je cherche à me documenter. je vais devoir faire une mise à jour car il existe maintenant des filaments chargés de carbone qui permettent semble t il de réaliser des pièces bien plus rigides !