Imprimante 3D: ORIGINAL PRUSA I3MK3 - Mon retour d'expérience.

Pourquoi:

Après plusieurs années de bons et loyaux services, il m'a fallu admettre que ma première "Dagomma Discovery", qui fut une excellente et rentable acquisition au vu du nombre d'objets vraiment utiles qu'elle a produit, était non seulement totalement dépassée mais en plus carrément usée!

Les fonctionnalités manquantes (mon cahier des charges donc) étaient, par ordre de nécessité:

• Plateau chauffant d'origine et performant
• Température d'extrusion permettant l'accès aux filaments techniques
• Interface compréhensible et slicer complet sans être une usine à gaz
• Détection de fin de filament.
• Rigidité du cadre et qualité d'ensemble
• Si possible fabrication Européenne tant par bon sens économique que par sécurité d'approvisionnement des consommables éventuels ou des pièces de rechange.

Quoi:

J'ai donc arpenté le web, regardé tout ce qui se faisait, y compris les clones Chinois des divers modèles.

La Prusa I3Mk3 s'est assez vite avérée incontournable.

• Elle répond à mon cahier des charges, en y ajoutant de petits détails qui font la différence!
  • Plateau chauffant:
    • il est  équipé d'une feuille d'impression métallique amovible (aimants) et texturée qui est un bonheur pour l'adhérence des pièces mais aussi ... pour les détacher du plateau.
    • Il est réalisé de façon à éliminer les "angles froids".
    • Il dispose de points de calibration qui permettent à l'imprimante de vérifier sa géométrie et, si les défauts sont raisonnables, de les corriger en X / Y et Z !

• Extrusion: là c'est le grand luxe!
  • Température d'extrusion jusqu'à 300°, qui donne accès à une quantité folle de nouveaux matériaux en particulier ceux résistant à + de 100°C avant d'entrer en phase vitreuse.
  • Moteur d'extrusion embarqué sur l'axe Y: pas de bowden, possibilité d'imprimer tous les matériaux flexibles !
  • Détection mécano optique de la présence du filament: associé au firmware, on ne peut plus rater une impression sur fin ou casse de filament, on peut même changer de couleur sur un coup de tête. Et le système n'est pas trompé par les filaments translucides !

• Interface utilisateur:
  • L'interface machine est constituée par:
    • Un dock pour carte SD (fournie!)
    • Un écran lisible qui donne, par une petite molette, accès aux menus de réglage, d'initialisation, de déplacement des axes et de calibration, de charge et décharge des filaments, de réglages fins de l'offset en Z, au contenu de la carte SD et au lancement de l'impression, etc... etc... le tout paramétrable en FRANCAIS !

• Interface logicielle:
  • Le slicer, à télécharger sur le site de Prusa, est le "Prusa slicer."
    • Construit sur une base CURA (grand classique), il est personnalisé pour les imprimantes PRUSA. Il contient donc tous les paramètres spécifiques des nombreuses variantes de leurs imprimantes.
    • Il est très complet sans être une usine à gaz: des pré-réglages sont proposés , pour tous les filaments produits par PRUSA (qui sont excellents et économes), mais aussi pour de nombreux filaments d'autres marques. Le débutant peut s'appuyer sur ces réglages pour imprimer du PLA ou du PETG sans galérer.
    • Il offre ensuite des menus ou il est possible de paramétrer aisément et finement absolument tout ce qui est nécessaire pour une impression de qualité même très spécifique (type et densité des remplissages, vitesses ou volumes extrudés, jupes ou débords, raft, températures selon les couches. Impossible de résumer ça ici mais c'est juste parfait!
    • Interface graphique: classique de CURA avec vue 3D du plateau.
    • Possibilité d'ajouter sur le plateau des volumes simples qui peuvent intervenir comme générateurs de supports spécifiques mais aussi , et c'est génial comme modificateurs de l'objet: modifier dans une partie de l'objet le taux ou le type de remplissage, le nombre de périmètres etc.. pour des pièces fonctionnelles c'est juste incroyablement pratique !

• Les cerises sur le gâteau:
  • Récupération de l'impression, en cas de panne de courant, de rupture ou fin de filament ! On remet le courant, ou on remet une bobine, on valide et ça repart ou c'en était.
  • Silence de fonctionnement: les contrôleurs de moteurs pas à pas, Trinamic, assurent un fonctionnement incroyablement paisible, et si ça ne suffit pas on enclenche (réglages sur l'imprimante elle même ) le mode silencieux et on fait la sieste à côté !
  • La machine ou son kit sont livrés avec les compte-rendu de test de chaque composant critique, tous les composants sont testés individuellement avant expédition! Ca, dans les produits Chinois, vous pouvez toujours attendre et.... attendre encore longtemps si quelque chose n'est pas au point !

Comment:

Je me suis orienté vers la version "kit", à assembler soi même. J'y vois deux avantages:

• Moins cher (...)
• Et aussi: une chose que l'on a monté soi même on en connaît le moindre détail, on comprend son fonctionnement et c'est vraiment utile ensuite, pendant la vie de la bécane, si quelque chose se passe mal, ou s'il faut assurer une maintenance.

Déballage: (ou unboxing si on veut faire s"style"...).

• Livré avec une notice complète papier (mais aussi dispo en PDF sur le site Prusa), le kit est:
  • Complet ! Il comprend même une pochette de visserie supplémentaire, quelques aimants en plus et quelques bricoles.
  • On y trouve:
    • Les éléments mécaniques (profilés, moteurs, poulies etc) soigneusement emballés et identifiés.
    • les pièces imprimées en PETG orange Prusa, idem, soigneusement emballées, identifiées en rapport avec le mannuel de montage).
    • L'électronique (soigneusement..... bla bla). Et une carte SD  de 16Go, contenant déjà des fichiers de test à imprimer.
    • La visserie, emballée aussi par petits paquets correspondants aux étapes de montage.
    • Un sac de petits colliers Rilsan parfaitement adaptés à leurs divers usages.
    • Un petit sachet d'oursons HARIBO, absolument indispensables et dont le manuel explique en détail l'utilisation.

Remarque: c'est signalé par Prusa mais il y a une ou deux étapes qui décrivent une variante précédente du printer, pas de pot, c'est dans des zones critiques comme l'extrusion par exemple. il faut vraiment comprendre ce qu'on fait, et comprendre que certaines pièces ou visseries sont en double et pas oubliées au montage. Donc: on prends son temps, on ne saute pas une ligne du mode d'emploi et on se concentre, c'st excellent pour les neurones !

Montage:

Hormis le point signalé ci dessus, le montage se déroule absolument sans soucis. juste veiller à deux trois choses:

• Lors de l'assemblage de la structure métal (en début de montage), faire vraiment attention au sens de montages des éléments de châssis vertical (face vers soi) sinon.... arrivé à la fin, le boitier contenant l'électronique n'aura pas ses points de fixation du bon côté et là... caguade. je sais, j'ai fait l'erreur.... Grrr.
• La tête d'extrusion avec son extrudeur et ses deux ventilos est un puzzle de malades! L'ingénieur qui a dessiné le truc est génial mais il faut le suivre le pépère ! Attaquer ça au calme, en ayant le temps et plutôt un moment ou madame a emmené les petits au parc ou au cinéma ! 
• Laisser une boucle de fils assez confortable au palpeur, sinon impossible de régler sa hauteur par vissage dévissage, ce qui eut être utile.

Mise en route et réalisations:

La mise en route et la première calibration (automatique) prennent du temps et c'est normal vu le degré de précision obtenu in fine.

Il peut y avoir quelques aller retours fastidieux pour la calibration de l'axe Z mais une fois fait c'est vraiment nickel.

On peut ensuite affiner le réglage en donnant une valeur d'offset dans le logiciel Slicer, dans la rubrique réglage d'imprimante. De fait, si des matériaux demandent des réglages fins ou spécifiques, c'est là que ça se passe: on se crée dans le menu une "nouvelle imprimante" et on précise les paramètres spécifiques.

Après quelques essais sur des objets de la carte SD, puis avec des objets que j'avais déjà imprimés pour comparer, j'ai pu passer aux choses sérieuses:

• En quelques semaines j'ai produit un nombre incroyable d'objets fonctionnels
  • Plusieurs variantes d'un projet de monture astronomique de voyage (article à venir après test sur le ciel).
  • Et une foultitude de pièces upgrade pour mon équipement (bagues parafocales, support laser, boitier de gestion électrique de ma table équatoriale ... niveau pour mon viseur polaire ...) que sais je. 
  • J'ai besoin d'un truc je le fabrique.

Je reviendrais plus en détail, avec du recul, sur les différents filaments essayés mais on peut retenir que les quelques bobines de filament très spéciaux (et chiants à imprimer car nécessitant finalement une enceinte close), ont vite été laissées de côté pour utiliser le PETG orange (ou noir) de PRUSA qui est d'une rare polyvalence pour des pièces fonctionnelles: résistant, résiliant, facile à imprimer, on peut y tarauder des pas de vis solides ... bref ! Parfait et PAS CHER.

Leur PLA est aussi très bien, avec un respect étonnant des dimensions (calibration).

Je vais sans doute lui offrir une enceinte fermée pour imprimer plus facilement des ièces comme celle sur la dernière image: pièce de complément de jonction entre filtre à air et carbus de XTZ 750: matériau imprimé à 270°C, conservant ses qualités (souplesse, résistance) jusqu'à  supporter 170°C pendant 1h00. Excellent matériau mais sujet à un violent wrapping: contrôle de la t°C ambiante indispensable!

Ci dessous, pièces orange PETG Prusa, pièce noire PETG Prusa, pièce grise PLA Prusa, pièce blanche PLA générique