CROAV (compte rendu d'observation astronomique en vacances)

Les ASTRAMs devraient comprendre ce nouvel acronyme "CROAV".

On utilise généralement le raccourci CROA pour désigner le récit d'une soirée d'observation.

Il s'agit généralement, chez les gens sérieux, d'une description très fine des objets célestes observés, décrits avec le plus de soin (astronomique) possible.

Certains cependant prennent, aussi, grand soin de la forme du récit et s'attachent à poser la session dans son contexte géographique, naturel, esthétique. Enfin quelques uns parviennent avec talent à restituer de véritables observations astronomiques dans un langage quasi poétique et assurément littéraire.

Pour ma part je ferais de mon mieux, dans les limites étroites de mes compétences célestes et de mes qualités d'écrivain, pour partager quelques jours de bonheur consacrés, entre autres, à l'astronomie visuelle avec mon Strock 250 mais pas seulement.

Il est remarquable de constater l'influence du contexte et de l'ambiance environnante dans la joie éprouvée lors d'une soirée d'observation. Le facteur climatique reste bien entendu un élément prépondérant dans la formation de l'état d'esprit préalable, cependant les qualités d'un paysage, la quiétude qu'on y trouve, pèsent aussi assez lourd.

Après une année absolument catastrophique qui nous a offert, en Picardie au moins, dix mois d'hiver continu (un aperçu de ce que pourrait être un hiver nucléaire...), est enfin venu un printemps doux et prometteur, avec quelques soirées miraculeusement "chopées", Le Strock sorti en speed et une vue saisissante de Mars depuis mon malheureux jardin sous les lampes sodium... mais pas une fois je n'ai monté la Heq5 et la Lulu, pas le temps.

Heureusement, la nature, elle, sait rester belle, même quand le ciel est contrarié.

L'été a failli se présenter dignement mais, sous nos latitudes de nordistes, a rapidement tourné à la déroute pluvieuse.

On ne se démonte pas, on revend le 4X4 et on le change contre un van de manouche coloris "blanc glacier", capable de tracter 2 tonnes avec 900 kgs de CU à bord: le moteur est souple, coupleux, tout ce que j'aime.

Acquis le jeudi matin pour un départ le lundi (après le flot des journées rouge et noir).

Le truc est transformé en instrument polyvalent: les casiers de CTP contiennent tout, y compris le 1/2 m3 d'astromatos... l'arrière accepte deux vélos et le matos d'escalade, les casques et les fringues de sport. Le milieu fait salon, ou lit c'est selon.

Lit fait il reste de quoi accéder au volume dessous et de quoi s'habiller, assis sur le paddock, face à la porte latérale.

Et cet hiver le machin vidé transportera les enduro, façon bétaillère de base. POLYVALENT j'ai dit !

Moins de 2m00 de haut = péage auto sans surtaxe, 5m00 de long = accès à tous les parkings.

J'ai posé une caméra de recul pour ne pas écraser les enfants de Hollandais dans les parkings... même si je ne les aime pas...

Ce proto sera finalisé cet hiver "dans les formes", avec isolation, ventilations etc... mais en conservant le look utilitaire!

Départ en direction des Estivales de WA !

Paris, ou nous croisons MA Camille dans le jardin des plantes après un picnic de migrants au bord d'un trottoir urbain. Un coucou à l'ami Eric sur les bords de Marne et c'est reparti... faut roder le camtar, alors on rôde...

On enchaîne donc avec une nuit sous Tipi (cadeau box des enfants) dans les monts du Lyonnais: pluie et grisaille mais accueil terroir et repas campagnard gastronomique.

Au matin passage à Lyon pour croiser notre SDF du 3ème âge: le grand Jaques, le temps d'un gueuleton pas cher dans une gargotte bien tenue.

Puis virage à gauche (pas à la mode mais c'est comme ça) direction Grenoble, Crolles et nos potes Phil et Flo, comme chaque année.

A peine 24h00 et nous voila reparti vers les Bauges, le Margériaz et les astrams. On arrive en avance, à priori pour donner un coup de main mais...

Jaccquot est ce qu'il est ... et on ne pourra que le regarder s'agiter, avec le Dédé, pour tenter de donner forme à cet improbable événement dont les alpagistes n'on pas compris l'enjeu... ça grogne dans les pâtures!

Accueil souriant et rigolard, on arrive à planter la tente juste avant la pluie.

Le ton est donné avec un coton tige qui parle, un Dédé nounours et plein d'énergie, pas franchement taciturne le garçon !

Notre comité d'accueil:plus chaleureux que la météo !!!

Les premiers arrivants s'installent sur le parking tandis que les autres cherchent ou planter leur tente pendant que Jacquot grogne: il n'y a pas d'eau chaude, la zone camping n'a pas été fauchée et on nous refuse le droit de s'y installer, le plombier s'en va et puis revient et puis s'en va et puis......

La première nuit nous offrit une très improbable période de bon seeing et de turbulence faible, en début de soirée.

Quelqu'un crie: "Saturne" !

Comme un seul scope tous les dobson pivotent vers l'horizon nord ouest (on se serait cru au Chili, au milieu des monstres d'acatama...), les astrams s'gitent, colimatent, focalisent, choisissent leurs oculaires et n'en croient pas leurs yeux.

C'est dans le modeste 400mm de mon proche voisin (dont le prénom m'échappe déjà...!) que la belle sera la plus ciselée, taillée au scalpel. Dans mon Strock, qui se sort très bien de ce comparatif, c'est au 13mm que l'image est la plus nette.

Jamais je n'avais observé saturne aussi finement.

Après Mars qui m'avait éblouie au printemps c'est une année planétaire pour moi!

Le temps sera, sur toute la période, une alternance de pluies diluviennes et de remontées de la température et de soleil.

Ambiance générale "un peu humide" mais deux nuits et demies ont pu être consacrées à l'observation.

L'état de mon miroir au réveil le deuxième jour témoigne des conditions ! Ça fait mal quand on soulève le cache !

Les autres nuits claires, je les ai consacrées en alternance à l'observation en visuel dans le Strock du ciel du sud et à des tentatives foireuses de remettre en route mon set up photo: bugs de mon PC, impossibilité de stabiliser le soi disant support micrométrique de la lulu de suivi, humidité sur le viseur.... je n'ai pas pris de photos.

Enfin si, ayant vue une astramette photographiant avec son seul APN sur une monture légère, et sous son impulsion j'ai pris quelques photos souvenirs la dernière nuit.

Le NEX5 fixé par une rotule à pince sur la barre de contrepoids de la Heq5 parviendra à des pauses de 30 secondes.

Au delà... grrr le suivi est pourri, je vais devoir me pencher sérieusement sur ma monture, sa mise en station, son équilibrage....

Mais, dans ces Estivales, l'essentiel ne fut pas le ciel !

L'essentiel, ce que j'en retiendrais c'est l'ambiance chaleureuse, la rigolade, les rencontres.

Pardon d'avance à ceux que j'oublierais mais mention spéciales à:

Dédé, la gentillesse faite homme, Jean-Baptiste le chaleureux poète Provençal, coton tige et son sourire, Damien Popov, Issam, Jean-Louis le roi de la pêche à la carpe (il comprendra), Pierre, Marine et Christophe les spéléologues en herbe, Valentin le bidouilleur de PC, Benjamin le cuistot fou avec son barnum gastronomique et amical et ses adorables gamins, Jacquot le grand organisateur, les dames à la tartiflette géante, et tous ceux dont le nom m'a échappé mais dont aucun ne faisait tâche dans cette belle convivialité !

Ensuite...

Ensuite nous pensions gazer vers le Queyras puis la Bonnette mais... les trombes d'eau sur Chambéry, le brouillard Anglais dans le Vercors ont eu raison de nous et... comme presque chaque année nous avons atterri dans le Lubéron, mon Lubéron.

C'est une autre histoire et il y'est aussi question d'astronomie avec une belle nuit à Sirène, sur le plateau d'Albion.