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 jmd-blogapart

Astronomie amateur: Retour d'expérience sur ma première année de pratique.

20 Mai 2012 , Rédigé par jmd-blogapart Publié dans #Astro

 Article destiné à évoluer dans le temps.

 Suivez les liens : la ballade s'élargit.

Les liens sont signalés comme ça.

 

Mise à jour 17/12/13: restitution des contrastes de textes perdus lors de la migration vers  le "nouvel overblog" (une galère....).

 

La première partie, plus bas sur cette page, est le récit illustré de ma dérive vers cette passion qui devient dévorante, en essayant d'en ressortir les aspects de mon expérience personnelle qui pourraient être partagés utilement par un autre débutant. Les liens permettent d'aller plus loin sur des choses rapidement évoquées.

 

(Voir aussi:

Astram, un an déjà: 2eme partie suivre le lien:  choisir son premier équipement)

 

Cette deuxième partie tente de lister les bonnes questions à se poser avant de passer à l'acte, toujours en visant le débutant gourmand.

Je tenterais ensuite de donner des pistes pour l'apprentissage du ciel que l'oeil nu ne voit pas, avec ou sans logiciels, avec ou sans montures informatisées, ou bien avec, et sans alternativement. Toujours en profitant de mon regard encore débutant pour parler un language compréhensible par... d'autres débutants, même si maintenant je parle courament le yaourt fullcrop. 

 

Préambule

 

En mai 2011je commandais par internet, mon premier équipement d'Astram.

Mon positionnement dans les débats du style "pour ou contre le Go To" sera fatalement et très clairement ouvert à la présence de la technologie, toute la technologie, dans l'approche, le plaisir, la pratique de l'astronomie amateur.

C'est évident: sans le moteur de recherche qui a, comme Peugeot, placé un zéro, ou plutôt deux "O" au milieu de son identité, sans cet outil techno, jamais je n'aurais passé le cap de l'envie nostalgique, jamais je ne me serais lancé dans l'astronomie sous des cieux qui ne s'ouvrent que si rarement. Jamais je n'aurais su qu'il était possible, avec un salaire de fonctionaire moyen et un peu de détermination, d'avoir accès, pour de vrai, aux merveilles du ciel. 

Je suis aujourd'hui réellement heureux de posséder une monture Go To, pour autant je me suis construit un Strock 250 et adore jouer, à l'occasion d'une semaine Jurassienne, à la recherche des objets de la carte du ciel, avec un succès... pour l'instant bien modeste. Mais tellement de bonheur, et de bonheur partagé, que je vais insister!

 

Alors, un an après cette décision qui va durablement modifier mon mode de vie, j'ai eu envie de partager mon expérience, de proposer aux nouveaux venus ce que j'ai cru comprendre et, si j'y parviens, mon "autocritique" ou en tous cas la détection des erreurs que j'ai pu commettre.

J'aurais pu gagner du temps, de l'argent, de l'efficacité mais ne regrette rien puisque maintenant je le sais...

 

Article créé  le 20 mai 2012

Mise à jour le :

21 mai 2012 (ouverture des liens dans "nouvelle fenêtre", enrichissement des liens et images, modifications du texte, mise en page et surlignages logiques)

22 mai 2012 (mise en page, orthographe, compléments de texte, substitution ou complément des liens)

24 mai 2012 (entichissement des liens, corrections orthographiques, petits ajouts de texte).

13 juin 2012 (démarrage de la 2eme partie: conseils au néophite)

26 décembre 2013: j'ai enfin réussi à éliminer les défauts de lisibiité dus au transfert de l'ancien vers le nouvel Overblog (qui offre moins d'optionset d'effets type surlignage etc...). Navré que ça ait pris aussi longtemps mais.... j'ai eu un paquet de trucs à rerendre lors de la migration.......

 

1ere partie

Pas de technique

juste l'histoire d'une passion naissante

 

1.1) Comment j'en suis arrivé là

 

Quand j'avais 6 ou 7 ans, dans les années 60, mon grand père m'a offert le bonheur d'une visite au planétarium du palais de la découverte, à Paris: émerveillement!

Quelques temps plus tard ce coquin de papy m'offrait un beau livre qui résumait les conaissances sur l'astronomie compilées en 1955 et les rendait accessibles aux "garçons et filles" de cette époque moderne.

Astronomie pour garçons et filles1

Il est résulté des agissements coupables de mon grand père que j'ai commencé à lever mon nez plus souvent vers le ciel. Lever mon nez avec une autre forme de curiosité, avec derrière mes yeux éblouis, un certain nombre de neurones occupés par des questions, des questions d'espace, des questions d'existence de temps et de distance, la question de l'infini, l'image énigmatique de cette bulle qui devrait tout contenir mais qui elle même devrait bien être contenue par quelque chose. Ce filou de grand père m'offrit aussi, plus tard, des condensés vulgarisés des connaissance de l'époque sur la physique et l'énergie nucléaire et aussi le livre de Lucien Barnier "aux frontières de l'inconu" (Gautier Languereau Paris, édition originale numérotée de juillet 1965) qui en 157 pages (156 numérotées) finit d'ouvrir une insatiable curiosité dans ce cerveau en cours de construction.

Pendant des vacances je visite avec gourmandise l'observatoire de Haute Provence ou l'on m'explique comment on détermine la composition d'un objet lointain par la décomposition de son spectre lumineux. Je suis étourdi par l'ambiance sous le grand dôme dont le plancher tourne pour permettre le suivi des astres.

Pour mes dix ans ce grand père, absolument décidé à poursuivre son terrible acharnement à faire de moi un scientifique, m'offrit une petite lunette de marine de 30 ou 35mm d'ouverture. La mise au point se trouvait en étendant plus ou moins le tube télescopique. L'oculaire n'était pas un "LongEye" et il fallait de la concentration pour trouver la bonne posture et lire le contenu de la "vignettte".

Je ne vis jamais vraiment le ciel dans cette lunette, depuis mon 6eme étage d'un HLM de Boulogne Billancourt,

mais je voyais les lumières de la ville, la profusion naissante des enseignes lumineuses, les fenêtres du bureau de mon papy, rue Diaz, les collines de St Cloud. Nous avons encore une fois déménagé, ma lunette fut égarée comme l'essentiel de mes affaires à l'exception des livres. Les années qui suivirent, à Bruxelles puis Paris, Aix en Provence, Marseille et encore Paris ne firent pas de moi un scientifique ni un astronome mais un Architecte, on fait ce qu'on peut. Mon papy n'en fut pas découragé et je lui dois encore les livres les plus merveilleux qui soient sur l'Architecture et son histoire sur chaque continent, sur les civilisations et les arts.... Le papy est parti, les livres de mes 20 ans ont été rangés avec ceux de mes dix ans. Le boulot, le mariage, la maison, les enfants et la course à l'échalotte du monde libéral ont tout dévoré sauf ma curiosité. 35 ans passent sans qu'on s'en rende compte!

La curiosité a survécu à l'usure du quotidien. Elle a marqué absolument tout dans ma vie, mon travail, mes loisirs, ma vie affective, mon goût pour les autres, mais l'astronomie restait pour moi une chose inaccessible, totalement réservée à des gens sérieux et sérieusement financés: je n'y pensais pas une seconde. En 1969 j'ai assisté en direct sur la télé de mon autre grand père, au premier alunissage des cosmonautes Amércicains, puis j'ai vu la photo du coucher de Terre sur la Lune et de nouveau regardé vers le ciel. J'ai construit de gros modèles d'avions RC, de magnifiques planeurs (ASW15B en 5m00 d'envergure) et des drônes; j'ai installé des caméras dans des jouets ou sur mon casque de parapentiste, j'ai appris à assurer moi même la maintenance approfondie d'une moto d'enduro, à dessiner mes projets d'architecture et d'espaces publics en 3D; j'ai lu Hubert Reeves en rêvant (et en retrouvant les questions qui me taraudaient vers l'âge de 10 ans), mais jamais je n'ai osé penser que je pourrais scruter le ciel... et y voir autre chose que des points lumineux éparpillés.

Dans les années 2000 j'ai dormi sur le toit d'une bergerie au Maroc et pris une grande claque: comme dans l'Algérie de mon enfance le ciel était une folie! Je n'ai réussi à m'endormir que très tard, en me couvrant le visage d'un cheich, seul moyen de quitter des yeux la voute étoilée de ce ciel incroyable! Je me suis alors rappelé qu'en 1970 on pouvait, en France aussi, avoir parfois ce spectacle merveilleux et compris à quel point la pollution, qu'elle soit lumineuse ou due aux particules en suspension est en train de nous voler le ciel rapidement et massivement:

A gauche: léger voile nuageux            ------------    à droite ciel pur en Baie de Somme

DSC03995 1 e DSC00231

J'avais eu en cadeau, vers l'âge de 20 ans un Reflex argentique déjà ancien (Pentax avec un 50mm et un zoom 125mm magique pour les portraits "vivants" de loin) cette merveille me permit de découvrir les bases minimales de l'optique, ou plutôt de la photo: focale, profondeur de champ, lumière, contraste, et le N&B en 400 Asa...  faire une photo nette et avec de vrais noirs, de vrais gris et un blanc pur, c'était bien, on attendait le tirage en espérant que le labo n'ait pas foiré (ou échangé!)le négatif. La couleur c'était avec le polaroïd. Je vais essayer de scaner des truc de l'époque et de les poser ici, pour la nostalgie.

Puis pour des raisons pratiques (en moto, le gros reflex... gaaasp) j'ai eu ensuite divers appareils compacts ( Minox, IXUS entre autres petites merveilles) faciles d'usage mais aux rendus souvent un cran en dessous du reflex. 

 

Lassé des compacts j'ai donc craqué en 2010 pour un NEX5 de Sony, avec son 16mm "pancake" et le 18/200mm. J'ai alors repris ce gout de la photo et de la lumière ciselée, tout cela bien aidé par le logiciel DXO pro qui débouche les contrastes et corrige les défauts optiques.

 1 a DSC00206 DSC01992

Un soir, avec le NEX, j'ai pris une photo de la Lune, appareil en appui sur un muret...

DSC01509 DxO

Grave erreur, grosse bêtise: le doigt dans l'engrenage, un truc à ne jamais faire!

Photographier la Lune,

être surpris par une belle image,

puis déçu par une autre, recommencer, consulter internet pour comprendre comment faire, fouiner et découvrir des sites, les forums, et les fabriquants d'optique photographique. Découvrir qu'en 2010 il existe des millers de cinglés qui scrutent le ciel avec des jumelles, des Lunettes ou des scopes de toutes les tailles.......

Renoncer à un télé objectif catadioptrique chinois car c'est un mauvais objectif terrestre et que je ne pense alors pas vraiment à l'astronomie mais à la Lune, aux phoques de la baie de Somme, aux planeurs du club qui survolent mon jardin, et aux avions du Paris Londres qui polluent mon ciel

DSC01493

 

Fouiller le net en essayant de comprendre ce qu'est le rapport F/D et pourquoi il est essentiel en photo, essayer de s'approprier les échelles et les grandeurs. Tout ça, bien sûr, dans les temps morts à la maison, en zappant à toute vitesse d'un site à l'autre et sans prendre de notes.

 

Conséquence: 

 C'est devenu une obsession, renouer avec cet élan vers le ciel qui m'avait parcouru il y a 50 ans!

Je ressors de la bibliothèque les livres de mon enfance et suis à la fois surpris de leur qualité en termes de vulgarisation et d'illustration et abasourdi par le chemin franchi par les sciences en un demi siècle.

Je le savais bien entendu mais la mise en parallèle des ouvrages donne le vertige. Je suis aussi totalement subjugué par le rôle d'internet, dans ces années 2000, qui met à la portée de n'importe quel curieux les idées, les recherches, les débats, les images que produisent des milliers de chercheurs, de techniciens et d'amateurs.

Pendant que je cherche quel matériel serait adapté à mon envie pas encore bien clairement définie, je découvre les forums, Webastro en particulier, qui me permettent tout doucement de comprendre le sens des mots comme azimuth, monture équatoriale, suivi...

Je télécharge de petits logiciels et tente me premières images du ciel avec mon NEX posé sur un petit trépied. Résultats très moyens bien entendu mais l'envie de poursuivre se fait plus forte.

Ce que j'ai en tête à ce moment précis c'est:

  • Le rapport F/d doit être raisonnable pour ne pas devoir forcer les ISO en photographie

  • Ce sera plutôt une lunette, plus adaptée à l'utilisation terrestre (http://jmd-blogapart.over-blog.com/photo-1890380-DSC04385_JPG.html) qu'un réflecteur (avec la complication, qui me rebute à tort, de la colimation).

  • Ce sera donc un réfracteur de 80mm avec une monture motorisée pour le suivi, si possible en apochromatique pour ne pas avoir de franges colorées sur les images.

  • Je souhaites pouvoir faire du visuel et de la photo, du terestre et du ciel. Pourquoi faire simple...

     

     

1.2) L'équipement.

De sites internet en sites internet, je m'arrête sur Uranie dont la ED80 apo me semble à la fois adaptée à ce que je cherche, belle et bien construite. Je préfère par ailleurs faire bosser un marchand Breton avec boutique sur rue que d'acheter anonymement n'importe ou en Chine ou en Allemagne, je suis depuis revenu de cet à priori: certains marchands "dématérialisés" du net sont finalement très corrects et réactifs, et certains même ne débitent le compte Payapal qu'au moment de l'expédition...

Voila donc que j'entreprends avec Uranie, un long échange de mails pour préciser une commande:

Pack tube optique doublet 80 APO ASTRO-Professional carbone sumonture HEQ-5 Pro Goto

Pointeur point rouge ASTRO-Professional : offert
Alimentation autonome Celestron Powertank 7 ah 
> > > > > - Oculaire zoom 7,2/21,5 mm ASTRO-Professional 
> > > > > - Oculaire Long Eye ASTRO-Professional 5 mm
> > > > > - Redresseur terrestre 45° 31,75 mm
> > > > > - Renvoi coudé géant ASTRO-Professional
> > > > > - Filtre solaire Astrosolar 20x30 : offert
> > > > > - Téléconvertisseur à tirage variable ASTRO-Professional 
> > > > > - Tube allonge 40 mm ASTRO-Professional
> > > > > - Adaptateur photo foyer 50,8 mm : 39 €
> > > > > - Oculaire Plössl 10 mm pour téléconvertisseur à tirage variable
> > > > > - Correcteur de coma ED 80
> > > > > - Système d'autoguidage SynGuider 
> > > > > - Platine d'adaptation parallèle 340 mm 
> > > > > - Platine micrométrique d'adaptation lunette guide
> > > > > - Lunette de guidage complète TravelScope (avec pied photo)


 

Et, Si c'était à refaire:

je consulterais plusieurs marchands et ferait attention à l'affichage des disponibilités sur le site, àl la possibilité de contacte téléphonique...

j'ai retenté le coup il y a un mois pour un filtre Sky and Moon glow... débit CB immédiat mais délai annoncé après commande... il y a un mois on me prédisait 8 jours ... je vais rater le transit de Vénus).

Mais surtout:

Je ne prendrais pas: (Système d'autoguidage SynGuider : 288 €, Lunette de guidage complète TravelScope (avec pied photo) : 99 € niPlatine micrométrique d'adaptation, lunette guide : 56 € , Oculaire Plössl 10 mm pour téléconvertisseur à tirage variable : 34,95€, Téléconvertisseur à tirage variable ASTRO-Professional : 49 € )

Je remplacerais ça par http://www.pierro-astro.com/Autoguidage.html#20

Et je prendrais une barlow télévue et le power tank le plus gros.

Explications sur ces arbitrages dans la suite de l'article.

 

 

Mais enfin!

Début Juillet 2011 je suis allé chercher, à Roye chez le transitaire,

mes colis!

 

 

La dernière fois que j'ai tenu une lunette c'était il y a bientôt 50 ans et depuis je n'ai jamais fait plus que de rêver devant les vitrines de la Maison de l'Astronomie à Paris...

L'aventure commence donc:

1.3) Alors: ça ressemble à quoi?

Premiers contacts.

Ce sont donc 4 colis que je trouve sur une palette au fond d'un hangar. Certains cartons ont subi de mauvais traitements mais le contenu est bien protégé et il ne semble pas y avoir de dégâts. De retour à la maison je suis disons "un peu fébrile" en découvrant le contenu. 1 DSC02137Vis pointeau tombée dans l'habitacle, pas de box pour mail à Uranie: j'ai démonté.

 

Il y'a la magnifique lunette (elle est vraiment belle, bien fabriquée, légère!) dans sa belle malette noire emplie de mousse de bonne qualité. Le porte oculaire est de type Crayford avec démultiplication X10, il peut pivoter (utile en photo ou avec renvoi coudé). il y'a un très lourd colis qui contient la monture et ses contrepoids, il y'a le trépied qui inspire confiance et enfin tout un ensemble d'oculaires, de tubes et d'éléments de plomberie dont l'usage ne tombe pas immédiatement sous le sens , il y a encore un très beau renvoi coudé au coulant de 50mm, et enfin la raquette Synscan et le pack batterie/lampe rouge. Il manque quelques éléments dont certains n'ariveront jamais (le viseur point rouge qui fut finalement échangé contre un filtre au cours de l'automne histoire de boucler enfin cette commande).

Me voila donc en train d'assembler tout ça sur la piste de mon club d'aéromodélisme ou je bénéfi

cie de vues lointaines (vers l'autre côté de la large vallée de la Somme) Eolienne 7 kms turbulence.

pour tenter la mise au point sur un objet à l'infini, comprendre la plomberie et tenter mes premiers clichés. Bonheur du premier coup d'oeil, satisfaction d'avoir réussi la première photo. Pour l'instant tout va bien, mais ça va se compliquer.

 A ce stade je suis plutôt content du matériel reçu. Mis à part une tendance (récurrente) de deux vis pointeaux présentes sur le P.O à se faire la valise à l'intérieur du tube optique (corrigé avec une pointe de vernis à ongle sur le filetage), ainsi que la précision assez moyenne du prolongateur photo à tirage variable, ou encore le côté jouet fragile de la lunette de guidage en plastique, je n'ai pas encore repéré de défauts majeurs dans le matériel livré. Je vais donc pouvoir tenter une mise en station et une soirée d'observation dès que le ciel le permettra, mais.... ce n'est pas gagné.

 

4) Digression:

Du bon usage des mode d'emploi,

ça marche comment ce truc?

Quand je parle du bon usage des mode d'emploi je vise deux usages: celui de l'utilisateur qui, comme moi, lit un peu trop vite et passe à côté de détails essentiels, mais aussi celui des éditeurs et fabricants qui osent accompagner leurs merveilleuses production de livrets illisibes, mal imprimés ou mal traduits, ou les deux à la fois, créant à l'envie des pièges terribles pour le débutant.

Je vous passe les tatonnements pour l'utilisation de la plomberie destinée à régler le tirage de l'ensemble optique, et qui ne fait l'objet d'aucune notice (ce qui est absolument normal tant les combinaisons mises en oeuvre sont potentiellement variées). Ca c'est l'apprentissage normal qui se ferait sans soucis si l'on pouvait se rapprocher d'un club et que j'ai fait, finalement, par essais successifs et discussions sur les forums.

La ou ça se complique c'est dans l'approche de la monture motorisée et du Go To: le matériel Medas est très propre et fonctionne très bien, mais la notice de la monture et de la raquette est étrange: le même concept ou paramètre y est nommé de façons différentes d'une page à l'autre, certains points essentiels (comme par exemple les conventions d'indication de l'heure ou de la date) sont totalement ignorés (le matériel est par contre irréprochable). Ou encore le fait que la même notice recouvre l'utilisation de montures différentes et de raquettes dont les menus ont été entre temps upgradés... Là, le mec isolé comme moi dans une région sans astrams, ce mec là se sent vraiment très seul. Alors il y'a le forum Webastro C'est là que j'ai trouvé mes réponses après avoir appris à formuler mes questions de débutant dans des termes compréhensibles par les pros... 

Donc: pas de panique, il faut identifier ce qu'on n'a pas compris, le rédiger avec soin et précision et ne pas hésiter à faire appel au bon peuple du forum.

On y découvre au passage une communauté extrèmement variée, contrastée mais qui a en commun la passion et le talent de l'entraide collaborative.

Encore un bon point pour le world wide web qui permet à un astram de la Martinique de conseiller un débutant de la Picardie maritime, sans attendre les 3 mois d'arrivée du courrier au relai de poste local après un long voyage en bateau puis en calèche.

Mais, comment ont fait les anciens? Comment ont ils fait pour accumuler cette connaissance et partager leurs pratiques? Quelle énergie ont ils du dépenser pour nous hisser à ce niveau de connaissance?

Les mode d'emploi donc: en faire une copie, conserver les originaux en sécurité et se consituer un cahier des copies que l'on anote au fur et à mesure des compréhensions et précisions avérées... et que l'on trimballe d'une scéance à l'autre dans une reliure plastique. On finit ainsi par se constituer une base mémoire des subtilités de son matériel, à la quelle se référer en cas de doute ou de difficulté

 

 

1.5) Les premiers essais.

Je ne peux résister à l'envie de tester la Lulu, simplement posée sur un monopode photo avec le Nex au bout. L'exercice est délicat mais j'arrive à fixer ce charter du Paris Londres en vol à environ 9.000m d'altitude. DSC02179 - CopiePas de doute c'est une belle optique, il n'y a pas d'aberrations chromatiques et l'image est bien nette. Il va falloir s'occuper du ciel!

 

 0-1 Lune en baie de sommePuis c'est la Lune que je vise, avec un vrai trépied photo, et je découvre enfin quelques détails de notre proche voisine que j'ai tant de fois, par le passé, tenté de photographier sans rien obtenir d'autre qu'un ballon lumineux illisible.

 

Il est donc temps de passer aux choses sérieuses, de nuit avec la monture et le GoTo. 

Comme indiqué sur la notice je réalise l'alignement initial du viseur polaire sur un repère lointain. Je rame ensuite avec les indications de la notice pour le calage fin de l'angle horaire du viseur polaire, la dernière étape est décrite de façon incompréhensible et je ne suis pas sur du résultat!

Je fais avec soin ma première mise en station et là, déception, il n'y a pas de niveau intégré dans la monture, pas de surface de référence pour en poser un. Alors je fais l'horizontale en posant le niveau sur l'assise de la monture puis me rend compte qu'au moment du serrage de la monture et de la platine d'entretoise les pieds changent de position et que ça ne colle plus. Je m'en sors finalement (et encore aujourd'hui) en glissant le niveau entre les pieds de la monture sur un appui qui devrait normalement être bien droit mais dans une posture mal commode pour lire la position de la bulle. Je rate encore parfois cette étape et cela gâche un peu ma soirée... J'ai donc pour projet d'usiner une encoche dans la masse de la tête du trépied et d'y insérer un niveau circulaire, mais il ne faudra pas rater le réglage initial!

 

Je vais dès lors gâcher 3 belles soirées du début de juillet en accumulant les erreurs, les mauvaises lectures du mode d'emploi, les incompréhensions avec par exemple:

  • Initialisation de la raquette: format de date américain au quel je ne fais pas attention (alors que c'est explicite sur le dialogue qui apparait sur la raquette).

  • Initialisation de la raquette: j'affiche mes coordonées selon l'habitude Nord d'abord, Est ensuite... encore tout faux: sur la raquette (et c'est explicite... sur l'écran) c'est Est d'abord et Nord ensuite.

  • Indication de l'heure: la notice sur ce point n'est pas très claire et j'aurais une fois encore besoin de l'aide des astrams de W.A pour m'en sortir. Sur ma version: et selon ma localisation c'est GMT + 1, heure de la montre, et day light saving sur "on" en été et sur "off" en hiver.

  • L'absence de viseur point rouge est pénalisante pour s'assurer de la bonne position initiale de la Lulu. Problème corrigé depuis: c'est un accessoire vital!

Une fois qu'on a compris les bases et les sources d'erreurs ça va, sinon on vise de drôles de trucs, parfois sous les pieds de la Lulu.... qui se croit à Montréal au lieu d'Abbeville.

Conclusion de cette étape pagailleuse: il faut résister à cette envie gourmande d'aller trop vite (la nuit arrive tard début juillet et demain je bosse!) et vérifier chaque détail, revoir chaque étape, jusqu'à ce que cela devienne un acquis solide et puisse être fait par coeur sans risque d'erreur, sinon c'est tout simple: on passe une belle soirée dehors mais on n'observe rien d'autre que la polaire et on se couche tard et énervé.

 

 

1.6) Enfin, mes premières images du ciel profond.

Ca y est, après avoir passé de longues heures à enquiquiner les copains de Webastro avec des questions qui leur semblent tellement basiques, après avoir obtenu (en appelant directement Medas qui contrairement à Uranie répond au téléphone) les précisions qui manquent dans la notice, après avoir mille fois vérifié que j'ai respecté toutes les étapes de la mise en station puis de l'initialisation du GoTo, le miracle se produit: je vise une étoile facile à identifier et elle se trouve bien au centre de l'oculaire. On va pouvoir commencer à explorer le ciel.

Après consultation des éphémérides, installation de Stellarium sur mon PC, ayant tenu compte des zones qui dans mon environnement riche en réverbères ne peuvent être visées, je décide de chercher M13.M13 bigLa monture se positionne tranquillement et je met l'oeil dans mon oculaire de plus grande focale (le zoom LongEye en position dézoomée à fond). Dans un premier temps, mon oeil pas habitué du tout ne distingue rien. Je me souviens alors des conseils lus dans les quelques bouquins consultés entre temps et, en vision décalée, j'apperçois une petite tâche lumineuse, bien au centre de l'oculaire, c'est peut être bien M13. Installation du Nex 5 au foyer, mise au point sur une étoile proche (en m'aidant d'une loupe sur l'écran live view de l'APN) et retour au sujet. M13 est bien là, splendide!

J'ai appris, en lisant les discussions de Webastro, les bases de l'utilisation des logiciels de traitement et compilation d'image comme Régistax, DSS, IRIS (...). La visualisation des premières images montrent qu'il est en effet indispensable d'accumuler les pauses et de les compiler. Mon premier essai du genre sera NGC 7000 dite North América. IRIS semble réservé aux gens qui savent écrire les pas de programme comme on écrit le Français alors je choisis d'utiliser DSS, plus facile d'accès.

NGC 7000 North America peg réduiteVoici ma première image de nébuleuse, c'est là que je commence à m'interresser à ces histoires d'APN défiltrés, de longueurs d'onde des nébuleuses, et à me familiariser avec le charabia des H alpha, OIII et autres sigles abscons pour le néophyte. Je commence à économiser pour des filtres et à penser à m'équiper d'un CANON défiltré. 

Cette image grise manque de charme alors:North América 2passes par 5b

Alors je triche et pousse le traitement pour que ça ressemble à quelque chose.... merci toshop!

 

Et sont venues les vacances estivales.

Il faut alors trouver des valises à roulettes, bien solides, emballer tout ça dans un ensemble le plus compact possible. Conclusion: heureusement que mon auto a du coffre sinon j'aurais du abandonner ma compagne et son matériel d'escalade! En route vers le sud et on l'espère des cieux meilleurs. Finalement nous nous arrêterons une semaine à la limite des Cévennes et de l'Hérault, bonne pioche c'est un des rares coins de France ou cette semaine est restée sèche et ensoleillée.

Première installation de l'ensemble à côté de ma tente. Un peu trop près même: c'est incroyable comme le bruit infime du Go To peut sembler incongru en pleine nuit quand tout le camping dort. Bon, vérification faite le matin, il n'y a que moi qui en ait été gèné, mais le lendemain je suis allé m'installer à l'écart!

Et j'ai trouvé ça:

 

M57 peg Shop recadr 23i 9dk

 

 

Little Dumbell itself, presque au centre du champ, ce rond de fumée merveilleux, posé au fond de l'espace.

 

Puis je trouve M76, toutr petit objet, certainement invisible depuis Abbeville et son ciel orange:

 

M76 peg zoom copie

     

Ce sera tout pour les vacances....

Mais l'automne laisse quelques crèneaux:

Jupiter, au retour des vacances, avec le NEX5, ou l'on découvre  que la planétaire est un art difficile, et qui demande de comprendre ce que l'on fait. Si les satellites sont visibles alors Jupiter est surexposée. Si Jupiter est potable, alors les satellites sont invisibles, et mille autres subtilités.

 

Jupiter, Io, Europe, Callisto, Ganymède.

 

La bonne technique est décrite, une fois encore, sur les forums. Il conviendrait de faire des bouts de films en AVI, avec des durées d'exposition variables puis de compiler tout ça avec un logiciel  genre registax. Seulement voila: la fonction video de mon Nex ne me permet pas ce réglage d'exposition (dommage car vu la qualité du capteur EXMOR ce serait magique. Il me faudra un jour acheter une caméra planétaire du genre de : http://www.m42optic.fr/pro/catalog/product_info.php?cPath=44_24_102_124_180&products_id=752

plus bien entendu une roue à filtres. Les caméras dédiées offrent la possibilité de régler le temps de pause de chaque image ainsi que le nombre d'images captées chaque seconde (il faut évdemment que les deux paramètres demandés soient compatibles il n'y a que 1.000X1.000eme de seconde dans ... une seconde).

Alors, en attendant, pourquoi ne pas utiliser les capacités du Nex sur un sujet plus facile:

DSC03352 DxO

 

 

 

 

1.7) Mais ça y est, l'été est passé, retour dans le gris de par chez moi... que faire en attendant?

 

Et bien c'est très simple on se construit un Strock 250!:

 

2012-01-15 15.55.34b

 

 

Un Strock?.... kézaco?

alors: "Le" Strock, c'est Pierre Strock, génial concepteur.

Un gars qui sait poser un cahier des charges avec précision, puis ne pas le lâcher!

Un Strock : c'est le truc noir et rouge, à droite! Une merveille que l'on peut construire avec du CTP et de la quincailerie basique (plus un peu de soin...).

http://jmd-blogapart.over-blog.com/article-dsc03731-copie-87586431.html

Newton de type Dobson de voyage, conçu au format cabine par Piere Strock:

http://www.astrosurf.com/magnitude78/Strock-250/T250_Fabrication.html

 avec la complicité de Serge Vieillard. 250mm de diamètre, 1.250mm focale, diamètre apparent du secondaire 50mm. 12 kgs dans un sac à dos à bretelles pour faire du VISUEL.

 

Démarré à l'automne, opérationel en février avec l'aide INDISPENSABLE du forum: http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=85517

 

J'ai obtenu un chercheur point rouge en 72h00, en cherchant sur le net.... ça aide au poinrage initial, même avec une monture informatisée toute automatique... et ensuite ça sert tout le temps!

J'ai aussi fait l'acquisition d'un CANON 350D défiltré BAADER : le défiltrage est l'un des moyens de recueillir la lumière des nébuleuses du côté de l'infrarouge profond (les APN de série sont tous équipés d'un filtre I.R qui bloque toutes les radiations ou presque au delà du rouge visible). Il faut ensuite adapter des filtres sélectifs selon la pollution lumineuse ou la longueur d'onde que l'on cherche à capterMon expérience avec cet appareil commence seulement et... pour l'instant avec un succès très très moyen, si c'était à refaire j'opterais certainement (à prix égal) pour une paire de caméras dédiées (planétaire et ciel profond). J'ai hésité à faire défiltrer mon NEX pour diverses raisons: il n'existe pas pour cet APN d'intervallomètre (enfin si , j'ai fini par trouver un bricolage à partir de smartphone et led IR... qui marche parfois bien...), et pas non plus de petits logiciels pour le contrôler avec le PC. C'est cependant bien dommage car son capteur est réellement très très supérieur à celui du Canon d'entrée de gamme: piqué de l'image, mais surtout (et c'est essentiel en astro photo) bruit de fond de l'appareil (DARK) bien mieux maîtrisé sur le SONY. Bref...

Par ailleurs le défiltrage modifie profondément la balance des couleurs et, s'il existe pour le Canon un filtre OWB (orinal white balance) qui permet de corriger cela pour utiliser l'APN à autre chose que l'astro, ce n'est pas le cas pour le NEX pour le quel les accessoires sont assez peu nombreux (et chers en général!). J'ai donc choisi de conserver ce merveilleux NEX pour les photos de paysage (etc...) et les amas globulaires qui sortent bien en lumière visible.

 

 

Pour l'instant j'ai obtenu ça (au moment de la rédaction de cet article): 

M42 la grande nébuleuse d'Orion bel objet, facile à trouver, déjà visible à l'oeil nu si le ciel est propre. Il est plus difficile de réussir une photo avec un vrai beau rendu de couleur (mon image est encore assez médiocre! Mais c'est ma première de cette splendeur du ciel).

Voir ici: http://jmd-blogapart.over-blog.com/pixinsighit-logiciel-de-post-traitement-astrophotographique  l'importance du post-traitement des images, vous y verrez cette même Orion retravaillée à partir des brut avec le logiciel pixinsight... c'est ...!

 

M42 canon baader 400 iso 12x1min MES naze - Copie DxO re

      M42 canon350D baader - UHC clip - 400 iso - ED80 apo - 12x1min - DSS - DxO Desature

 

Et Ici bas nous avons: en haut à droite M81, couple de galaxies et, au bord gauche de l'image NGC2976  que j'ai pu identifier grâce à.... forum W.A...!

 

M81 12 mai 2012 - jpeg

mages "vite faites" avec le NEX:

DSC04765 DxO - Copie

Vénus-Pleiades-3 avril 2012-21H30

 

 

Et maintenant?

 

Ben maintenant tout reste à faire:

Au bout d'un an j'ai très peu exploré le ciel, je dois déménager vite fait vers un  ciel plus limpide, observer à chaque fois que possible, améliorer ma technique de prise de vue, de traitement, de choix des cibles. je dois apprendre, au fur et à mesure, la position des constellations au long de l'année, les beaux objets qu'elles contiennent... et comment les trouver avec le Strock par cheminement, apprendre quel filtre pour quel objet.

 

Ce qui est vraiment sympa c'est d'avoir côte à côte le Strock en pur visuel avec visée à l'estimme et la Lulu qui, pendant ce temps là, enchaîne les photos à traiter plus tard, les jours de ciel gris.

Ainsi ma compagne ou les enfants peuvent poser un oeil à l'oculaire et profiter du spectacle (partagé c'est toujours meilleurs, comme pour un bon repas).

 

Et, quand le ciel s'ouvre dans la journée, on peut faire le "soleil du pauvre" (filtre astrosolar). Le solaire, si on veut faire mieux devient vitre TRES couteux. (à compléter)

Attention ne jamais viser le soleil sans un filtre de qualité garanti et vérifié: risque de belssures graves et de destruction du matériel.

La seule étoile dont nous pouvons visualiser le VOLUME, toutes les autres ne sont pour nous que des points. (Le 21 avril 2012 - filtre astrosolar, ED80 Filtre gris neutre en attendant mieux et Nex5).

2012-04-22-soleil.jpg

 

Une conclusion provisoire pourrait être: Bon sang, ce que ça peut solliciter mes vieux neurones endormis d'absorber et digérer tout ça!

 

La construction du STROCK, en particulier, est un exercice complet qui m'a obligé à comprendre certaines notions d'optiques qui m'échappaient totalement (je n'avais aucun "pré-requis" avant de démarrer) et que les "pros" avaient du mal à m'expliquer pour deux raisons:

1) mes questions étaient souvent mal posées

2) du fait que certaines notions leur sont tellement acquises et familères qu'ils leur est parfois difficile de comprendre ou est (ou peut bien être...) MA difficulté....

 

Mais peu importe d'avoir l'air d'un idiot, il faut aller au bout de ses questions, c'est tellement le pied quand la lumière se fait: la première lumière du scope qu'on a construit soi même, la première iamge nette de M13! Ca c'est un grand bonheur!

 

 

 

      La suite ICI

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